reminiscence de viol

le blog d'une adulte victime d'attouchements sexuels pendant son enfance et contrainte au secret par ses parents

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août, jeudi 1 2013

C'est mieux, c'est même presque bien

Je m'aperçois que ça fait plus d'un an que je ne suis pas venue sur le blog. C'est parce que je vais mieux. Petit à petit mon agressivité a cédé la place à un manque d'assurance en moi mais je trouve ça plus gérable. Je m'énerve moins facilement et quand je le fais, j'arrive à ne pas m'en prendre à mon mari et à mes fils. Je comprends mes réactions et ça m'aide à les maîtriser ou en tout cas à les canaliser.

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juin, lundi 18 2012

Je me noie

Aujourd'hui, je me noie. j'ai envie de mourir. Sous un train, ça ira plus vite. Enfin je crois. Ma dernière séance de psy a été consacrée au fait que j'ai l'impression qu'on ne m'entend pas. Avec mon mari, pour qu'il m'écoute, je dois me rouler parterre en hurlant. C'est une image bien sûr.

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avril, dimanche 8 2012

Et si le problème venait de la relation de ma mère avec ses frères...

Je raconte à la psy un épisode qui me perturbe. A table, ma mère a dit, tiens 5 hommes et 2 femmes. Il lui arrivait souvent de dire quand on montait en voiture tous les 4 « les hommes devant, les femmes derrière ». Ça m’a toujours révoltée.

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février, mardi 21 2012

Encore des problèmes

Début janvier, mon père a demandé si on pouvait parler. OK il vient demain matin. Quand il arrive, ma mère est avec lui. Mince. On va avoir droit aux grandes eaux, aux cris, aux scandales des filles infectes avec leur mère. Mon mari m’a demandé de rester calme et de ne pas les agresser. Ça m’est difficile mais ils ne me disent rien. Même ma mère… Ils écoutent tout sans broncher.

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La reprise du travail

Concernant ma reprise de travail, j’ai pris rendez-vous à la médecine du travail. La psy voudrait que je sois inapte à travailler dans ce service. J’ai un doute quant à l’aide que je vais obtenir de leur part en raison de deux cas, dont j’ai eu connaissance au sein de l’entreprise. Si au moins, ça pouvait déboucher sur un licenciement, ça me permettrait d’essayer de me trouver un autre but professionnel.

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janvier, lundi 2 2012

Mère toxique

On est le 2 janvier 2012. Je n’ai rien écrit depuis presque 2 mois. Je n’ai pas osé mais je crois que c’est une mauvaise idée. Je dois continuer à écrire ce que je ressens. Au cours de ma séance suivante, la psy m’a expliqué que j’étais victime d’injonctions de la part de ma mère. Ça consiste dans le fait que ma mère, inconsciemment bien entendu, du moins je l’espère, me manipule.

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novembre, mardi 15 2011

J'ai compris

Il m’a fallu trois séances pour comprendre ce que la psy essayait de me faire comprendre. Je dois penser à ce qu’il m’est arrivé à l’âge de 8 ou 10 ans. J’essaye mais j’ai du mal à me concentrer dessus. Mon esprit vagabond, comme si mon inconscient faisait un blocage. Je m’y oblige mais c’est difficile et ça me fatigue.

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novembre, vendredi 4 2011

Je ne comprends rien

La psy m’a suggéré que je me trompais de voie. Je cherche à tout mettre sur le dos de mes parents mais peut-être que je dois chercher la cause ailleurs. Ou dans le sens inverse : ce que j’ai subi a eu des conséquences sur ma vie et surtout sur celle d’aujourd’hui. Lesquelles ? J’ai passé ma semaine à réfléchir. Je me sens plus calme. Mais j’ai l’impression que personne ne me comprend. Si tout le monde trouve mes réactions anormales, peut-être suis-je vraiment folle ?

Mon frère est venu chez mes parents ce week-end et mon mari y a emmené les enfants. Ma mère a dit deux fois à mon petit dernier de huit mois : « tu ne nous connais pas, tu ne nous vois pas beaucoup ». Mon mari a fini par lui dire « oh ça va ». Ils ont tous été étonnés que je ne sois pas venue. Ils pensaient certainement que leurs réponses allaient me calmer et que tout rentrerait dans l’ordre. J’ai encore une boule au ventre quand je pense à eux.

La violence a éclaté

Mercredi 19 octobre, j’ai fini par faire une crise de nerfs. Je suis allée à mon atelier d’écriture habillée comme ma mère (ce n'est pas péjoratif, je veux dire simplement dire que ce n'est pas très moderne). Je ne fais aucun effort. Mon mari me dit que je suis bien. Ça me vexe. Il ne comprend pas. Il ne voit pas. Alors comme il ne comprend pas ce que je veux dire, je m’énerve. Ça va crescendo et à un moment je balaie la table, les deux tables et jette tout parterre.

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De pire en pire

Mon mari a appelé mon frère ce week-end. Il va mieux mais il n’a pas digéré ce que j’ai dit la dernière fois qu’on s’est vu. Mais il est prêt à m’aider. Je ne suis pas prête à recevoir des reproches. Je n’ai pas envie de lui parler.

En même temps, je suis en pleine crise dépressive. J’ai envie de prendre soin de moi, je n’ai que ça à faire mais quand je le fais, mon mari ne voit rien. Du coup, j’ai jeté tous mes colliers et mon maquillage. Je n’ai gardé que le minimum pour retourner au travail. Quant à sortir, seule je ne veux pas, je démarre encore au quart de tour. Mon mari ne propose rien non plus. Ça fait un mois que je ne fais qu’aller à l’école deux fois par jour. Puis une fois chez ma cousine, une fois au supermarché ! Samedi mes beaux-parents nous ont invité au resto. Pour moi c’est une corvée. Mon fils m’a dit « Maman tu mets un gilet comme moi ». Lundi soir, j’ai demandé à mon mari comment j’étais habillée. Il ne sait pas.

Je fais de l’insomnie. Mes paupières sont enflées, mon visage est horrible. Il ne voit rien. Pour l’instant, seuls mes enfants me retiennent.

Les relations intimes

Les relations intimes son devenues difficiles. Pendant l’acte, je me demande ce que l'oiseau m’a fait. Puis j’ai l’impression d’avoir déjà connu ces sensations et j’éclate en sanglots. Mon mari est très patient. Il me console. Ça ne va pas pouvoir continuer comme ça longtemps. La psy m’avait dit à ce sujet qu’en tant qu’enfant, on ne sait pas ce qu’il se passe. Soit on a physiquement mal, soit on ressent quelque chose dans le ventre qu’on ne connaît pas. Je me demande, enfin je crois que dans mon cas, c’est la deuxième situation. Je me dégoute.

Obtenir des réponses

Vendredi 7 octobre, je revois la psy. Je lui raconte brièvement l’entretien téléphonique avec ma mère : « Bonjour, on est rentrés », est-ce qu’on y va demain dimanche… « ce qui compte c’est que vous alliez mieux ». Mais qui lui a dit que je vais mieux ? Elle ne pose aucune question ! La psy me demande si j’ai raison de poser des questions à mes parents ? Elle me dit que je dois le faire sans reproche, sans les braquer.

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Le doute

J’ai aussi eu une période de doutes. Je me demandais tout le temps si tout s’était réellement passé. J’avais l’impression de vivre dans un cauchemar. Est-ce que j’aurai pu inventer ça ? Si oui, je suis folle. J’ai cru que j’allais devenir folle justement. Mon mari, en lisant ces pages, me dit que j'aurai dû les intituler "en route pour la folie". Il croit que je risque de devenir réellement folle. J'espère que non.

Je m'isole de mon entourage

Une collègue m’appelle. Je me dis que peut-être je devrais lui en parler. Elle a des soucis aussi, elle est agoraphobe et elle peut me comprendre. Je lui raconte. Réponse :

- Tu devrais revenir, tu ne peux pas rester chez toi, la Sécu va te tomber dessus et puis ton directeur n’est pas toujours sur ton dos.

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La reprise du travail après un congé de maternité

Je revois la psy le 6 septembre. Je lui dis que j’appréhende de reprendre le travail après 9 mois d’arrêt puis on parle d’autres choses. Le lundi 12 septembre, me revoilà à mon poste. Tout se passe presque bien. Puis mon directeur me demande d’appeler un client pour lui demander son adresse postale et son mail. Et je dois faire des copier/coller sur un dossier. Ça y est, je suis vexée et énervée. Il me prend pour son larbin. Je suis déjà à bout. Le lendemain, je vais à la médecine du travail.

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Un premier pas pour s'en sortir

Je me décide à voir un médecin. J’ai rendez-vous le vendredi 19 août. J’ai le trac. Elle me croit, elle. Elle me conseille un livre, mais surtout de couper les ponts avec mes parents. Et puis, elle me dit devoir UNE psychiatre. J’ai rendez-vous le 30 août. J’ai l’impression de jouer ma vie. Je sais que j’en ai besoin, je suis même demandeuse. Mais devant l’immeuble, j’ai honte.

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Qui suis-je ?

Sans parents, sans frère. Qui suis-je ? Ça fait des années que j’ai envie de me faire un tatouage. Mais quel motif ? Ça y est, j’ai une révélation : une fleur de véronique ! Mon prénom. Ça sent quoi une véronique ? Est-ce qu’il y en a de plusieurs couleurs ? Sans parents et sans frère, je n’ai plus d’identité. Je suis juste Véronique.

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Quand j'ai pris conscience de la violence de la situation

3 Juin 2011. Mon mari vient d’avoir ma mère au téléphone. L'oiseau est mort. Mes parents vont aller à son enterrement pour sa fille. Ils veulent aller soutenir sa fille. A ce moment-là, j’explose. Je suis tellement en colère que je ne suis même pas en état de leur parler. Je leur envoie un texto. Il dit : "Il parait que vous allez à l’enterrement de l'oiseau pour sa fille ?! Et pour la vôtre, puisque vous savez qu’il m’a touché et peut-être même plus vous faites quoi ? Ne m’appelez pas je ne suis pas en état, je ne répondrai pas". Je ne reçois pas de réponse. Ce sont mes parents mais à ce moment précis, je les hais.

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Présentation

Ce blog retrace l'état d'esprit d'une femme de 39 ans qui prend conscience qu'elle a subi des attouchements sexuels pendant son enfance. Les souvenirs ne sont toujours pas clairs mais la douleur est là. Elle est violente, au point de la faire douter d'elle, de la réalité des faits. A cette douleur, s'ajoute un autre drame. Ses parents ne la croient ou ne prennent pas la mesure de la gravité des faits et de sa douleur. Une nouvelle douleur s'ajoute à l'autre. Celle-ci la fait douter de son identité, de sa vie.

Cette femme, c'est moi. Véronique, mariée et mère de deux garçons en bas âge. J'ai décidé d'écrire ce blog pour moi et pour d'autres femmes et pourquoi pas hommes ayant vécu ou vivant actuellement dans la même situation que moi. Pour moi, parce que j'ai besoin qu'on me reconnaisse en tant que victime. Ma prise de conscience date de quelques mois, mais déjà je me rends compte qu'on parle d'un sujet tabou. Personne ne veut en entendre parler. Car on parle bien de sexe ! et de sexe chez un enfant ! Aussi, certains des passages de ce blog sont très violents et peut-être même pas très "sains" mais j'ai décrit mes sentiments, mes réactions et mes sensations tels que je les ai ressentis, sans aucune censure.

Et c'est pour ça que j'écris aussi pour d'autres victimes. Il n'y a pas de honte à décrire ce que l'on ressent. On n'est pas fou, on a mal. Surtout quand on se sent seul ou presque, pour mener cette bataille contre la dépression qui s'ensuit.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires ou vos témoignages pour qu'on arrive à s'en sortir tous ensemble.