Je ne sais pas encore si son but est que je lui ressemble, si je représente la part d’elle-même qu’elle ne veut pas être ou si elle veut que je sois l’icône qu’elle aimerait être. Par la dernière partie, celle qui encore aujourd’hui me semble la plus plausible, j’entends qu’elle voudrait que je sois une mère martyr. Elle voue une admiration à toutes les mères qui « souffrent », en particulier celles qui « souffrent » du fait de leurs enfants. Comment expliquer ? je ne crois pas lui avoir causé de grands ennuis jusqu’à maintenant, alors elle a essayé de les provoquer. En m’appelant « souillon » toute mon adolescence. Ça n’a pas marché, j’ai plutôt viré maniaque du ménage (ça a changé depuis). En me faisant échoué dans toutes mes décisions. Je ne sais pas comment l’expliquer. Mais mon état d’esprit avant de commencer ma thérapie était le suivant. Cet été, je me suis sentie vaincue par tous ces échecs. J’en ai parlé à mon mari qui a convenu que toutes mes décisions, quelles qu’elles soient n’aboutissaient jamais à rien. Je lui ai demandé de prendre toutes les décisions me concernant et concernant notre famille à ma place. Il a été d’accord. Je lui ai dit que je pensais subir un mauvais sort de la part de quelqu’un de ma famille. Il en a également convenu alors qu’il ne croit pas à ces choses. Mais tout semblait tellement réel. Depuis que je suis adulte, j’ai l’impression que quelqu’un me tient la tête sous l’eau. On me permet juste de reprendre ma respiration et on me remet la tête sous l’eau. Sauf qu’après une vingtaine d’années, je m’essouffle. Ce ne sont jamais des choses graves, juste des petits tracas de la vie quotidienne mais qui arrivent continuellement. Dans un autre domaine, je me suis toujours demandée pourquoi je n’évoluais pas professionnellement. Est-ce lié ? Mis à part le fait que je refuse toute autorité, pourquoi est-ce que je suis toujours une employée de base, une gestionnaire ?

Bref, je ne suis pas sous l’influence d’un mauvais sort de quelqu’un de ma famille, j’ai juste une mère toxique. La psy me dit qu’on se sort très bien de cette situation. A moi de jouer. Quand j’y pense, les relations avec mon fils aîné ont commencé à s’améliorer pendant mon congé de maternité, quand on s’est retrouvé tous les deux tous seuls et petit à petit, elles sont meilleures. Je me souviens d’un moment où, bébé, il était dans mes bras s’est tourné pour me faire un câlin et au tout dernier moment, il s’est détourné. J’ai eu la sensation d’être entourée d’une bulle qu’il ne pouvait pas franchir ou que mon parfum le rebutait. Pourtant j’étais déjà consciente que c’est moi, enfin mon moi intérieur qui le faisait me repousser. Est-ce que ça vient de la toxicité de ma mère ? « ma pauvre fille, repoussée par son fils, quel malheur ! »

A Noêl, j’ai reçu un message… le 24, nous l’avons passé tous les quatre. Le 25, devant l’insistance de mon mari et de mon fils, mon mari a invité parents, beaux-parents et frère chez nous. Pendant le repas, ma mère a parlé de sa coiffeuse à domicile « elle est venue couper les cheveux à J. mais moi, je ne veux pas qu’elle me touche depuis qu’elle m’a dit tant de mal de sa mère, j’ai préféré payer 30 euros de coiffeur. ». J’en ai parlé à mon mari qui m’a dit que j’avais bien compris. Il y avait bien un message pour moi : si tu dis du mal de ta mère, tu es une méchante fille. Je ne compte pas changer mes habitudes…